Fortes chaleurs : renforcement de la protection des salariés

Vagues de chaleur, canicules... ces situations de températures inhabituelles se multiplient et les risques qui en découlent ne sont pas à prendre à la légère. Depuis le 1er juillet 2025, la réglementation rend désormais obligatoire la mise en œuvre de mesures de prévention adaptées pour les périodes de fortes chaleurs.

Assurer la sécurité et la santé des travailleurs

Les employeurs sont tenus, en application de l’article L.4121-1 du Code du travail, d’assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Dans le cadre des épisodes de fortes chaleurs, les intérimaires doivent bénéficier des mesures de prévention mises en place par l'entreprise utilisatrice au même titre que leurs salariés permanents, en vertu du principe de l'égalité de traitement.

Si le Code du travail oblige les employeurs à prendre des dispositions pour le bien-être de leurs salariés, il ne mentionne aucun seuil de température au-dessus duquel il serait dangereux de travailler. Les effets sur la santé de ces épisodes de chaleur sont néanmoins réels et présentent des risques pour la santé des travailleurs :

• Fatigue, crampes, nausées, maux de tête ou vertiges (premiers signes d’un coup de chaleur, potentiellement mortel)
• Tâches physiques plus difficiles
• Somnolence, oublis, erreurs, augmentant le risque d’accident sur poste à risque particulier (conduite d'engin, travaux en hauteur, utilisation de machines…)
• Exposition aux UV, coups de soleil pouvant aller jusqu'à la brûlure (érythème cutané)

Le décret du 27 mai 2025 relatif à la protection des travailleurs contre les risques liés à la chaleur, et qui est entré en vigueur le 1er juillet 2025, renforce les obligations des employeurs en matière de prévention des risques en cas d'épisode de chaleur intense.

Pour apprécier la notion "d'épisode de chaleur intense", le décret s'appuie sur les seuils du dispositif national de vigilance météorologique "canicule" de Météo-France :

• Vert : pas de vigilance particulière
• Jaune : phénomènes habituels, mais occasionnellement et localement dangereux, avec un risque pour les populations fragiles ou surexposées. Il faut donc être attentif.
• Orange : période de canicule, avec un risque pour l'ensemble de la population exposée. La vigilance est de rigueur.
• Rouge : canicule, phénomènes dangereux d'intensité exceptionnelle, avec un risque accru pour la population exposée. Une vigilance absolue s'impose.

Un épisode de chaleur intense correspond à l'atteinte au minimum du seuil de vigilance "jaune".

Réduire le risque d'accidents du travail

Pour maitriser le risque d'accident lié aux fortes chaleurs (malaises cardiaques, hyperthermie, perte de vigilance), il est désormais obligatoire d'évaluer l'exposition des salariés à ce risque dans le cadre de l'évaluation des risques professionnels (DUERP).  

Le décret impose aux employeurs de prendre des mesures lorsque d'un risque pour la santé et la sécurité des travailleurs est identifié. Ces mesures de prévention doivent être intégrées aux programmes de prévention de l'entreprise (PAPRIPACT).

Pour réduire le risque d'accidents, il est conseillé d’anticiper ces vagues de chaleur et d’aménager les postes exposés.

Anticiper

• Identifier au préalable les tâches ou les postes les plus exposés (travail en extérieur, travaux physiques, espaces peu ventilés…)
• Aménager les locaux et vérifier l’efficacité de ces aménagements (ventilation, points d’eau, ombre, espaces climatisés…)
• Anticiper les aménagements de poste nécessaires sur les postes les plus exposés (décalage des horaires, aménagement de pauses, report de certaines activités, modification des tenues de travail et EPI, allègement des travaux physiques avec une aide à la manutention par exemple…)

Adapter l’activité

• Aménager les horaires de travail, afin de faire bénéficier au mieux des heures les moins chaudes de la journée
• Augmenter la fréquence des pauses de récupération à l’ombre ou en espaces climatisés
• Prendre en compte la "période d'acclimatement" : un minimum de 7 jours d'exposition régulière permet à l'individu de s'habituer à la chaleur 
• Prendre en compte l’âge et la santé des travailleurs, certains sont plus vulnérables à la chaleur

Des efforts mesurés

• Limiter autant que possible le travail physique et reporter à plus tard les tâches lourdes
• Veiller à ce que l'utilisation des aides mécaniques à la manutention soit généralisée
• Permettre au salarié d'adopter son propre rythme de travail 

Pour une chaleur modérée

• Installer des sources d'eau potable et fraîche à proximité des postes de travail (3 litres d’eau par salarié par jour)
• Prévoir des aires de repos climatisées ou aménager des zones d'ombre
• Penser aux adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur (ventilateur, brumisateur...)
• Limiter si possible les temps d'exposition du salarié au soleil ou mettre en place une rotation des tâches, lorsque des postes moins exposés en donnent la possibilité

Prévenir vaut mieux que guérir

• Informer le salarié des risques liés à la chaleur et des mesures de premiers secours
• Prendre conseil auprès des services de santé au travail
• Eviter le travail isolé au maximum et privilégier le travail d'équipe, permettant une surveillance mutuelle des salariés, ou mettre en place des dispositifs de protection

Régime de chômage intempéries

Le régime de chômage intempéries est un dispositif de protection des salariés propre au milieu du BTP, qui est mis en place lorsqu'une interruption du travail est indispensable à la sécurité ou la protection des salariés.

Droit de retrait

Si l’employé considère que l’exercice de son travail présente un danger grave et imminent pour sa personne, après en avoir alerté son employeur, il peut exercer son droit de retrait prévu par la loi.

Nos agences se mobilisent

Nos agences sont sensibilisées au risque de canicule et, avec le support de nos préventeurs sécurité, vous accompagnent dans la mise en œuvre des mesures de prévention.

Nous sensibilisons également nos intérimaires aux risques générés par la canicule par le biais de campagnes SMS ou email, ainsi qu'à l'occasion des briefings que nous réalisons avec eux en amont de leurs missions.

Nous remettons des gourdes à nos salariés sur les postes exposés, afin de leur permettre de conserver un accès à l’eau pendant le travail et les encourager à s’hydrater suffisamment.

Plus d'infos sur travail-emploi.gouv.fr.